Un café en main, les genoux contre le volant de ma voiture, le regard fixé sur cette porte d'où ne passait toujours pas le ténébreux que je voulais. J'étais là depuis le début de l'après-midi et n'avais quitté mon poste de la journée. Maintenant que la nuit devenait maitresse de Serenity city, seule la caféïne pourrait me tenir éveillée, j'attendais encore sans aucune réponse. Pourquoi avais-je suivis quelqu'un me demanderez vous? Simple. Il était douteux, pour moi cela voulait tout dire, il était suspect. J'avais des yeux tout le tour de la tête dernièrement et personne ne manquait à mon regard quand venait le temps de trouver mon coupable, ce soir ce serait lui que je suivrais au bout de la nuit. Je respirais doucement l'arôme de vanille qui venait se frotter sur mes narines en fermant l'instant d'une seconde mes yeux. L'instant d'après, avec des paupières bien trop lourde, je remarquais que la nuit avait pris place et cela depuis un long moment. « Quelle merde!» m'exclamais-je aussitôt en tapant du pied furieusement. Je n'avais pas habitude de perdre ma concentration et c'était bien une première pour moi. Délaissant le café désormais glacial, je sortais de ma voiture en fermant ma portière avec une douceur exemplaire, avant de me rendre vers la grande porte de cette maison imposante. Je cognais par trois coup quand vint me répondre une vieille dame très fatigué. Je compris alors mon erreur, s'il n'était jamais sortie de cette maison c'était parcequ'il n'y habitais simplement pas, alors je repartais tête basse en me demandant comment j'allais bien pouvoir le retrouver.

Non, que je vous retienne de suite, vous et vos commentaires moqueurs et salaces, je ne la suivais pas. Mais alors pas du tout. Si j'arpentais les rues de Serenity City en long en large, c'était pour faire des repérages... Un repérage des lieux, bien évidemment. En pur touriste, juste comme ca...
Hum, bon, d'accord, en réalité je me disais que, quitte à rester dans cette ville pendant un temps indéterminé, autant la faire mienne en me mettant à la connaître un peu. Les bonnes adresses quoi ! Enfin... peut-être un peu les endroits pour manger et pour se détendre... Quelques bar ou "café"... D'autres endroits un peu plus sordides.
Mais ! Ce n'est pas mon occupation du jour qui importe, c'est plutôt ce qui se passa ensuite.
Je disais donc, un hasard a voulu que je tombasse sur elle au détour d'une rue, après avoir croisé des dizaines et des dizaines de gens la journée durant dans cette ville qui m'avait paru infinie. Enfin, je n'était pas tombé sur elle, mais plutôt sur sa voiture, sa chère coccinelle jaune canari. Autant dire qu'on la repérait de loin, celle-là, et son état abimé mais bien entretenu ne mentait pas quant à la propriétaire. Mais la voiture était vide alors que le soleil déclinait au dessus de cette zone résidentielle aux abords de la ville. J'étais à peu près persuadé que la famille Charming ou que ses autres connaissances de Storybrooke ne vivaient pas là.
Et là ce fut le drame dans mon esprit, c'est fou à quel point l'imagination s'emballe quand des situations qui pourraient de près ou de loin être tendancieuses se présentent à propos de sa... sa... Hum, d'une personne aussi précieuse pour moi que Swan. Surtout quand c'est près, comme cet instant. Avec toutes mes certitudes, j'avais oublié qu'elle aurait pu trouver une autre option toute simple, facile et tellement confortable : trouver quelqu'un d'autre, qui n'était pas lié à son arbre généalogique dément de près ou de loin. Comme à NY... Un instant j'avais voulu aller cogner à la porte de toutes les maisons les plus proches pour empêcher cette folie. L'instant d'après, je desserrais mon poing rageur, me mordais la lèvre inférieure et continuais mon chemin pour laisser cet instant de hasard derrière moi et attendre les nouvelles venant de front, qui arriveraient bien assez tôt à mon goût. Après tout, en quoi avais-je le droit d'intervenir ?

Sauf qu'elle était là, descendant une allée avec une tête dépitée.

- Swan qu'est-ce que... commençai-je avant de m'interrompre, pas sûr de vouloir savoir ou de vouloir paraître trop curieux.

Mais, étrangement, elle m'expliqua quand même qu'elle suivait un homme "qui lui semblait louche". Je lui accordais volontiers sa capacité à voir quand les gens mentaient, mais pour le coup ca virait presque à la paranoïa. Je soupirai intérieurement mais me résignai à l'aider, histoire de l'empêcher de se mettre dans le pétrin. Ou du moins, de s'y mettre sans moi.
Et très sincèrement, à cet instant, je ne pensais pas qu'elle allait accepter ma prochaine proposition, encore moins que cela allait s'avérer exact.

- Un homme étrange, au début de la nuit, dans un quartier en retrait de la ville... Le premier lieu où chercher, c'est la forêt.

Je le disais d'une voix convaincue quoique surjouée. C'étaient sans doute mes origines de la Forêt Enchantée qui remontaient.